L’autocompassion peut être définie et considérée comme la compassion que nous tournons vers nous-mêmes. L’autocompassion peut être une pratique importante pour gérer nos émotions, en particulier lorsque nous souffrons ou que nous luttons contre notre santé mentale.
L’autocompassion comporte trois éléments fondamentaux :
- La bienveillance envers soi-même plutôt que l’auto-jugement : se traiter et se parler avec gentillesse et résister à l’envie de se juger ou de se critiquer sévèrement.
- L’humanité commune plutôt que l’isolement : il s’agit de considérer notre vie dans le contexte d’une expérience humaine plus vaste plutôt que de la considérer comme isolée et séparée des autres. Grâce à l’autocompassion, nous pouvons voir que la douleur et la souffrance font partie de l’expérience humaine normale.
- La pleine conscience contre la suridentification : rester conscient de nos pensées et de nos émotions à chaque instant et éviter intentionnellement de les ruminer ou de s’y identifier de manière excessive.
Ces trois composantes fonctionnent toutes de manière synchrone pour cultiver la compassion envers nous-mêmes et réguler nos émotions au fil du temps. L’autocompassion nous aide à reconnaître et à accepter tout ce que nous considérons comme imparfait dans notre vie. Après tout, on ne peut pas s’attendre à ce que nous soyons parfaits. N’est-ce pas ? 😅
L’autocompassion peut être considérée comme un outil ou un mécanisme d’adaptation qui peut nous aider à traverser les périodes difficiles de notre vie. Heureusement, il existe de nombreuses façons de pratiquer l’autocompassion et, dans cet article, je vous présenterai une invitation à tenir un journal pour favoriser l’autocompassion.
Le stress et l’auto-jugement
Le stress peut avoir toutes sortes d’impacts sur nos vies. Cependant, l’un des effets dont on ne parle pas souvent est celui que le stress peut avoir sur la perception que nous avons de nous-mêmes. Plus précisément, le stress peut faire ressortir notre voix intérieure, qui nous convainc bruyamment des nombreuses choses que nous faisons mal et / ou nous rappelle toutes les choses qui ont provoqué le stress au départ. Souvent, nous faisons la sourde oreille à cette voix critique parce qu’elle nous gêne, ce qui nous fait perdre le contact avec ces pensées profondes et nous affecte de manière très réelle. Cela peut devenir un cercle vicieux.
En ce qui me concerne, lorsque je suis particulièrement stressée ou anxieuse et que je fais une erreur ou que je fais quelque chose par inadvertance, ma voix intérieure intervient souvent en me disant « Mais qu’est-ce que je suis conne…” C’est une chose que je ne dirais jamais à quelqu’un d’autre, indépendamment de ce qu’il ou elle a fait. Alors pourquoi est-ce que je me le dis à moi-même ? Des années d’auto-exploration et mes propres expériences m’ont aidée à identifier ce « pourquoi » et à apprendre à y répondre avec compassion. Le simple fait de savoir que c’est mon défaut m’aide à répondre à cette voix intérieure avec bienveillance (oui, je me parle à moi-même, mais j’assume ! Et vous ? 😄).
L’autocompassion et le stress
L’autocompassion est significativement liée au bien-être général et s’est également avérée être un outil important pour réduire les niveaux de stress dans nos vies. Une étude a examiné les effets d’une intervention d’auto-compassion de 14 jours sur les niveaux de stress et les comportements alimentaires. Les participants qui ont été affectés au groupe d’intervention d’auto-compassion ont connu des réductions significatives de leurs niveaux de stress perçus et des diminutions de l’alimentation en réponse à l’anxiété. Par conséquent, nous savons que l’autocompassion peut être un outil important pour gérer efficacement le stress dans nos vies.
Lorsque je pratique l’autocompassion, j’utilise souvent une forme guidée d’amour bienveillant ou une méditation d’auto-compassion. Cependant, une chose qui m’a été particulièrement utile au fil des ans est la tenue d’un journal d’auto-compassion. Je trouve que l’écriture a quelque chose d’apaisant et qu’elle m’aide à traiter mes pensées plus profondément que je ne peux le faire par moi-même (avec ma fameuse voix intérieure). Le fait d’écrire mes pensées et mes émotions les rend réelles et me donne l’impression qu’elles ont moins de pouvoir sur moi.
Invitation à tenir un journal d’autocompassion
Je vous encourage donc aujourd’hui à commencer un journal de l’auto-compassion dans votre propre vie. Identifiez une période de temps prédéterminée pendant laquelle vous pouvez écrire, 10 à 20 minutes peuvent suffire. Ensuite, trouvez un endroit confortable où vous pouvez vous asseoir et écrire dans un journal, un cahier ou sur tout autre support. Prenez un moment pour vous féliciter d’avoir pris le temps de faire cela pour vous et pour vous engager pleinement à vivre mentalement et émotionnellement cette expérience de journal.
- Tout d’abord, je veux que vous identifiiez (et écriviez) trois domaines de votre vie qui méritent votre auto-compassion. Il peut s’agir d’identifier et de raconter des événements spécifiques de votre vie où vous avez fait preuve d’autocritique et de jugement ou d’exemples de votre propre voix intérieure et de son impact sur vous.
- Ensuite, écrivez comment vous pourriez aborder ces trois domaines avec plus d’auto-compassion (repensez aux trois composantes essentielles identifiées ci-dessus). Essayez de vous écrire comme vous écririez à un ami auquel vous tenez sincèrement.
- Enfin, écrivez ce que pourrait être votre vie si vous étiez capable de pratiquer régulièrement cette auto-compassion. Qu’est-ce qui serait différent sur le moment et à long terme ? Comment interagiriez-vous avec le monde ?
Prendre le temps d’écrire un journal sur votre propre vie peut être un outil incroyablement puissant et amusant.